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Stocamine : quand une entreprise menace de transformer l’Alsace en poubelle géante 

On la surnomme « la poubelle toxique d’Alsace », surplombant la mine de Wittelsheim. Depuis plus de vingt ans, 42 000 tonnes de produits toxiques grouillent sous les pieds des Alsaciens. Ce qui était alors une solution de génie devient aujourd’hui un des plus grands dangers environnementaux et sanitaires de France.

Sur fond d’un bras de fer entre l’État et les autorités locales, les habitants de la région alsacienne restent dans le flou, ignorant le danger qui les menace.

Stocamine : un feuilleton à suspens qui enchaîne les rebondissements

La société Stocamine est l’héritière de la filiale des Mines de potasse d’Alsace, située sur la mine de Wittelsheim dans le Haut-Rhin. En 1990, la mine alors inopérante est transformée en zone de stockage de déchets. À l’origine, cette reconversion devait initier des emplois et dynamiser l’économie de la région.

Pourtant, quelques années plus tard, le rêve se transforme en cauchemar. Stocamine ne cesse d’enchaîner les scandales et d’entraîner les conflits. En 1999, peu rentable, la mine commence à stocker des déchets de classe 1 -considérés comme dangereux-, la direction de la société n’arrête pas les incartades et en 2002, un incendie qui emporte plus de 1800 tonnes de déchets signe la fin de la société qui est condamnée pour violation délibérée des règles de sécurités.

Plus de 42 000 tonnes de déchets toxiques contenant du cyanure, de l’arsenic et du mercure sont depuis abandonnées sur le site. La nappe phréatique alsacienne, la plus grande d’Europe, est menacée de contamination.

Enlever les déchets ou les garder éternellement en Alsace ?

Dans cette véritable rixe environnementale, deux gestions s’opposent : faut-il déstocker les déchets ou les enfouir sur place ? Les élus locaux appellent au déstockage, tandis que l’État pousse vers l’enfouissement pour des raisons évidentes de coût. 

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En effet, fin 2012, un déstockage partiel a été déclenché par le ministère de l’Écologie. L’opération s’est arrêtée en 2017 à cause de son coût élevé. Bilan final : 2300 tonnes retirées et 43 millions d’euros dépensés.

Mais c’était sans compter sur le dernier rebondissement de la saga. Alors qu’une enquête pénale du pôle environnemental du parquet de Strasbourg est en cours sur la dangerosité des déchets, en janvier 2022, la ministre de la Transition écologique décide de clôturer cette affaire et de confiner définitivement les déchets sur le site, c.-à-d. de les enfouir complètement. 

Qui aura le dernier mot ? L’avenir de Stocamine est encore imprécis et celui des Alsaciens l’est encore plus. 

Nour H. Bakhos

Rédactrice depuis plus de trois ans, l'actualité, l'entreprenariat et l'histoire sont mes passions. Flâneuse, bosseuse et amoureuse de l'écriture, je sillonne le web sans jamais m'en lasser !

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