Réforme des retraites : Édouard Philippe lâche une bombe
Le candidat déclaré à la présidentielle 2027 sort l’artillerie lourde sur les retraites. Édouard Philippe veut imposer 15% de capitalisation ET repousser encore l’âge de départ. Une double révolution qui fait déjà grincer des dents.
Le “piège démographique” comme justification
Sur France Inter, l’ex-Premier ministre ne mâche pas ses mots : “La France est en train d’entrer dans un piège démographique”. Son diagnostic ? Une société qui vieillit couplée à une dénatalité galopante. Pour lui, la réforme Macron de 2023 ne suffit pas.
Sa solution choc : chaque salarié devra désormais épargner pour sa propre retraite via des produits financiers. “10, 15, 20%… En Allemagne, c’est environ 15%. Donc on peut aller plus loin en France”, précise-t-il sans sourciller.
La capitalisation, un pari risqué sur les marchés
Concrètement, 15% des cotisations retraite seraient investies dans des produits financiers dont le rendement dépendra des aléas des marchés et des taux d’intérêt. Fini la garantie de la répartition pour cette part : votre pension dépendra de la performance de vos placements.
Une révolution copernicienne qui transforme chaque futur retraité en petit épargnant des marchés financiers. Le patronnat applaudit déjà cette mesure qui réduit mécaniquement la pression sur les entreprises.
“Ils sont dans le déni du réel”
Philippe ne fait pas dans la dentelle avec ses opposants. Tous ceux qui promettent de baisser l’âge de départ ? “Ils sont dans le déni du réel”, assène-t-il. L’Italie, l’Espagne, l’Allemagne : tous ont dû “accepter de travailler plus longtemps pour sauver leur système de répartition”.
Le message est clair : la France doit suivre le mouvement européen, quitte à imposer des réformes impopulaires. “Ça prendra du temps mais c’est indispensable”, martèle le président d’Horizons.
Un cocktail explosif pour 2027
Cette sortie médiatique n’est pas anodine. En se positionnant sur la droite économique, Philippe joue la carte de la “vérité des chiffres” face aux promesses électorales de ses concurrents. Une stratégie risquée dans un pays où les retraites restent un sujet ultra-sensible.
L’ancien locataire de Matignon mise sur l’acceptation progressive des Français, comme ce fut le cas en Allemagne. Mais le contexte social français, marqué par les grèves massives contre la réforme Macron, suggère une résistance plus forte.
Au-delà des retraites, l’immigration en toile de fond
Philippe complète son diagnostic en évoquant l’immigration économique. Pour compenser la baisse de la population active, “nous aurons besoin de faire venir des compétences de l’étranger” : étudiants, médecins, main-d’œuvre qualifiée.
Une position qui tranche avec les discours sécuritaires ambiants et qui pourrait lui valoir des critiques de la droite radicale, déjà hostile à ses propositions économiques.
Le pari de la modernité économique
Édouard Philippe fait le pari que les Français accepteront demain ce qu’ils refusent aujourd’hui : travailler plus longtemps ET prendre des risques avec leurs futures pensions. Un double défi qui définira probablement sa campagne présidentielle.
Reste à voir si cette “vérité comptable” séduira un électorat déjà échaudé par les réformes successives. Le candidat mise sur le réalisme économique face aux “promesses démagogiques”. Pari gagnant ou suicide politique ? Verdict dans les urnes en 2027.