Culture

Arnaque à 1,5 milliard : cette “super IA” cachait 700 codeurs indiens qui bossaient en secret

L’une des plus grosses arnaques de la tech vient d’exploser ! Builder.ai, valorisée 1,5 milliard de dollars, faisait croire à une IA révolutionnaire alors que 700 développeurs indiens codaient manuellement en temps réel. Microsoft et le Qatar dans le piège !

La promesse qui valait de l’or

Sachin Dev Duggal avait tout du serial entrepreneur à succès. Sa startup britannique Builder.ai promettait de “rendre la création d’applications aussi simple que de commander une pizza”. Son assistante virtuelle “Natasha” était présentée comme une IA révolutionnaire capable de concevoir des apps sur mesure avec un minimum de codage.

Le pitch était si séduisant que Microsoft, le Qatar Investment Authority et d’autres gros investisseurs ont aligné 480 millions de dollars. Valorisation finale : 1,5 milliard de dollars pour cette pépite technologique britannique.

700 “petites mains” derrière le rideau

Sauf que derrière la façade high-tech se cachait une réalité bien différente. Pendant près de huit ans, 700 développeurs basés en Inde codaient manuellement chaque demande de client, en temps réel. L’IA “Natasha” ? Pure fiction marketing !

Les employés travaillaient d’arrache-pied pour maintenir l’illusion, rédigeant à la main le code que l’entreprise présentait comme généré automatiquement par son intelligence artificielle révolutionnaire. Un “AI washing” à grande échelle qui aura duré presque une décennie.

L’effondrement en cascade

Tout s’écroule quand le fonds Viola Credit découvre que les revenus 2024 ont été gonflés de 300%. Builder.ai annonçait 220 millions de dollars de revenus prévisionnels, mais un audit indépendant révèle que le chiffre réel ne dépasse pas 50 millions.

Panique à bord : Viola récupère 37 millions sur son investissement de 50 millions. Les 5 millions restants sont gelés, empêchant le versement des salaires. Le nouveau président Manpreet Ratia dépose le bilan le mois dernier, reconnaissant que “les décisions passées ont mené à une impasse irréversible”.

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Une chute vertigineuse

Aujourd’hui, Builder.ai doit 85 millions de dollars à Amazon et 30 millions à Microsoft pour des services informatiques. Près de 1.000 employés ont été licenciés, “Natasha” a été abandonnée et le site internet est hors ligne.

Les procureurs américains exigent les états financiers dans le cadre d’une enquête fédérale, tandis que le fondateur Sachin Dev Duggal fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent en Inde.

Un phénomène plus large que prévu

Builder.ai n’est pas un cas isolé. Ce scandale illustre parfaitement l'”AI washing”, cette tendance où des entreprises attribuent à l’intelligence artificielle un travail réellement effectué par des humains.

Amazon a été épinglé pour son système “Just Walk Out” qui employait plus de 1.000 opérateurs humains en Inde. Certains services de comptabilité “automatisés” étaient en réalité gérés par des salariés philippins.

Les signaux d’alarme ignorés

Dès 2019, une enquête du Wall Street Journal révélait que d’anciens employés dénonçaient le système. Les calculs de prix reposaient sur des logiciels classiques, la majorité des tâches était réalisée manuellement, et les dirigeants “fermaient volontairement les yeux”.

Les témoignages dénonçaient également des salaires très bas pour les équipes indiennes qui réalisaient l’essentiel du travail, pendant que l’entreprise levait des centaines de millions en prétendant révolutionner l’industrie.

Leçons d’une débâcle annoncée

Cette affaire révèle les dérives d’un écosystème tech où la promesse d’IA fait flamber les valorisations. Investisseurs prestigieux, levées de fonds mirobolantes, communications agressives : tous les ingrédients étaient réunis pour un crash retentissant.

Dans un secteur en ébullition, Builder.ai aura montré qu’entre promesse technologique et réalité opérationnelle, il peut y avoir un gouffre de 1,5 milliard de dollars. Une leçon chère pour l’écosystème tech mondial.

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1tvzi

D'un naturel curieux, je vous propose une actualité de la ville de Strasbourg et sa région. Parfois légère, parfois impertinente et parfois surprenante, découvrez en plus sur l'une des plus belles villes d'Alsace !

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